Comment une famille a grandi au sein de CoderDojo : L’histoire de Bryan, Yvonne et Eddy

De Ninja à Lead-Coach : le parcours de Bryan

Bryan est aujourd’hui Lead-Coach du club CoderDojo de Sint‑Pieters-leeuw, mais son aventure a commencé bien plus tôt — en tant que jeune participant, ou « Ninja », comme on dit dans la CoderDojosphère. À quatorze ans, il découvre un reportage sur CoderDojo au journal télévisé de la VTM. Immédiatement, il déclare à sa mère : « Maman, je veux faire ça !» Son enthousiasme est là, mais la réalité est plus compliquée : les listes d’attente sont longues. Lorsque finalement, une place se libère au club CoderDojo de Gand. C'est alors que tout commence.

Sa première session est intense. Il hésite à participer à la “show en tell” — un moment de groupe en fin de séance — mais finit par se lancer. Ce moment marque alors un tournant pour le jeune homme. Bryan, alors souvent stressé et en difficulté à l’école, trouve une safe place chez CoderDojo.

« Il s’y sentait chez lui ; même lorsqu’il avait des crises à l’école, chez CoderDojo cela n’arrivait pas. »

— la maman de Bryan

L’impact est immense : Bryan s’exprime mieux, gagne en confiance en lui et développe même un véritable leadership. À tel point qu’à dix-sept ans, il crée sa propre Dojo.


Parents mais aussi bénévoles : un engagement familial

L’implication des parents de Bryan, Yvonne et Eddy, commence par le désir d’accompagner leur fils. Ils l’accompagnent à Gand et commencent à donner un coup de main. Yvonne se souvient comment Dieter, un Coach, lui a proposé de l’aider ici et là : « C’est comme ça que j'ai commencé. » Lorsque Bryan lance son propre Dojo à Sint‑Pietersleeuw, elle arrête ses autres activités bénévoles pour se consacrer entièrement à ce nouveau projet.

Eddy s’implique rapidement lui aussi. Après plusieurs mois en soutien à Halle — un Dojo qui les aidera ensuite à démarrer leur propre club — il participe à la création de leur Dojo familial. « Nous sommes devenus une famille-dojo, » confie-t-il avec fierté. Ce qui débutait comme un simple Dojo Pop-Up à la bibliothèque locale, devient assez rapidement un rendez-vous mensuel immanquable, soutenu par la bibliothécaire locale et d’autres bénévoles de Hallois.


Un moment inoubliable : le Dojo de la Saint-Nicolas

Au fil des années, la famille vivra de nombreux moments marquants. L’un des plus mémorables pour Yvonne est la session coïncidant avec la venue de Saint-Nicolas. Tout était prévu : Saint-Nicolas, des friandises et des petits cadeaux… Mais les enfants étaient absorbés par leurs ordinateurs.

« Saint-Nicolas est entré, les enfants l’ont vu, ‘Ah, Saint-Nicolas’, et boum — ils étaient immédiatement de retour devant les écrans, » rit Yvonne. Il a fallu les convaincre un à un de venir saluer Saint-Nicolas. Ce n’est qu’au moment de la photo de groupe qu’ils ont tous accepté de se rassembler. Et juste après, ils étaient à nouveau plongés dans leur codage.

CoderDojo : un tremplin vers l'avenir

Après l’anecdote légère sur Saint-Nicolas, l’histoire prend un ton plus profond et chaleureux. La famille évoque leur première véritable rencontre avec la communauté CoderDojo lors de la toute première journée des familles, alors nommée “Thank U Day”. Cette journée laisse une impression marquante, même s’ils n’étaient pas encore officiellement membres de CoderDojo. L’accueil chaleureux, ouvert et sincère de la communauté crée un sentiment d’appartenance rare, particulièrement précieux pour les parents d’un enfant avec un profil atypique.

L’un des moments les plus touchants est celui où Martine, la fondatrice de CoderDojo Belgium, part spécialement à la recherche de leur fils Bryan. « Elle sait qui est notre fils », ont-ils constaté, émus. Quand d’autres passaient à côté de lui sans le voir, ici on le reconnaissait et l’acceptait pleinement — un petit geste aux grandes conséquences.

Bryan, Ninjas et fier de l'être !

Bryan débute son histoire de Ninja au dojo de Dilbeek. Son premier grand moment arrive pendant les Coolest Projects de cette année-là alors qu'il présente une borne d’arcade qu’il a lui-même construite — un projet qui fût par ailleurs dûement récompensé. Cette petite victoire est autant technique que sociale pour le garçon qui, bien qu’encore jeune, s’exprimait déjà avec aisance en néerlandais, en français et en anglais.

Ses parents, présents mais discrets, constatent : « Nous sommes juste resté là et nous avons regardé. » CoderDojo lui offrait un espace où il pouvait apprendre et progresser à son propre rythme.

Du soutien technique à de véritables leçons de vie

Les anecdotes du Dojo de Gand traduisent de la force de la communauté CoderDojo. Un jour, Bryan est confronté à un problème informatique. Aussitôt, tous les Coaches se mobilisent pour l’aider.

« Tout le monde voulait aider à résoudre le problème. C’est ça la famille CoderDojo : si toi tu peux pas, quelqu’un d’autre pourra »

Explique Eddy.

C’est cette culture de la collaboration, où chaque enfant apprend des autres et gagne en assurance, qui permet aux jeunes d'autant progresser et d'acquérir de nombreuses compétences à la fois techniques et sociales mais aussi développer leur confiance en eux. En bref, de se construire une boussole pour la vie !

Du Dojo aux études supérieures

Pour Bryan, CoderDojo dépasse la simple activité : c’est un guide pour son avenir. Lors de ses études supérieures il choisit un parcours dans l'IT — système et réseaux — parce qu’il maîtrise déjà la programmation grâce à CoderDojo. Son choix est déjà tout réfléchi : apprendre des matières complémentaires pour élargir ses compétences.

Ses parents confirment que l’engagement bénévole chez CoderDojo a profondément influencé son orientation et son développement personnel :

« Il ne savait pas ce qu’il voulait faire plus tard, mais dès qu’il a découvert CoderDojo, il a trouvé sa voie. »

— Yvonne et Eddy

Des amitiés durables

Mais CoderDojo, ce n’est pas que la tech, les relations humaines y sont aussi une valeur essentielle. « Nous avons rencontré des gens que nous n’aurions jamais connus autrement, » affirme la petite famille. Les liens tissés avec d’autres bénévoles comme sont devenus de vraies amitiés à long terme.

CoderDojo ouvre également la porte à d’autres initiatives, comme Fri3d  Camp. Les relations nouées Au Dojo rendent la participation à cet événement bien plus naturelle. Bryan et son père y animent même des ateliers — un rôle qui aurait paru impensable auparavant.

Bénévoles ? Venez simplement nous découvrir !

La famille lance un message : « Venez essayer. Venez voir. Ressentez-le par vous-même. » L’essence de CoderDojo se découvre sur le terrain. Chaque Dojo est unique : si l’un ne vous convient pas, tentez-en un autre.

« Dans la plupart des cas, dès qu’ils mettent un pied dans une Dojo, ils sont conquis… et ils restent. »

Ainsi, CoderDojo devient un lieu où talent, passion et amitié se mêlent.

Un Dojo chaleureux, une vraie famille

La force de ce Dojo transcende sa vocation initiale : c’est la connexion humaine qui prime. Les Coaches se perçoivent comme une famille. Cette ambiance chaleureuse est cultivée délibérément, avec soin et intention.

Même des Coaches d’autres Dojos, comme Benoît - Lead-Coach à Forest - , reviennent avec plaisir, malgré leurs engagements ailleurs. Chacun apporte sa spécialité avec lui — Scratch, Python, Micro:bit — et enrichit le reste du groupe. Cette diversité est l’un des piliers d’un environnement d’apprentissage riche et stimulant.

Collaboration, implication et co-création

Le fonctionnement du club n’est nullement imposé "d’en haut" et chaque membre a son mot à dire. Que ce soit via des réunions ou des activités de team-building, chaque Coach contribue aux décisions. Lors d’un récent échange, la communauté a exprimé le besoin d’un peu plus de structure sur certains thèmes — Python et Arduino — tout en conservant un cadre libre et créatif.

Une nouvelle idée émerge alors : fournir des bases aux jeunes. Pas sous forme de cours mais plutôt par le biais d'étapes claires pour évoluer sans brider l’imagination.


Le défi: : garder la motivation des jeunes plus avancé en codage

Gardez les jeunes motivés est un enjeu important dans tous les clubs : nombreux sont ceux qui progressent jusqu’au niveau intermédiaire, mais abandonnent faute de soutien ou de défis supplémentaires.

La solution envisagée à Sint-Pietersleeuw ? Mettre en place des parcours de progression avec badges ou roadmaps, offrant des objectifs clairs pour Python, Arduino… de quoi les maintenir engagés et progresser.


De participant à Coach : un nouvel horizon

Un autre exemple inspirant est celui de Guillaume. Il avait arrêté de fréquenter le Dojo par manque d’intérêt, mais revient aujourd’hui… en tant que Coach. Ce passage du statut de participant à celui de Coach est la preuve vivante de l’impact durable que peut avoir CoderDojo. Reste à créer une réelle feuille de route pour aiguiller également ces nouveaux coachs dans leur nouveau parcours !


La puissance d’un réseau solidaire

Enfin, on rappelle l’importance du soutien national : CoderDojo Belgium, la DojoCon, les Bootcamps, et le réseau inter-dojos. Même si tous ces outils ne sont pas utilisés en permanence, ils constituent une réserve précieuse d’accompagnement, d’échange d’idées et d’inspiration.

Cette histoire prouve qu’un cadre chaleureux, associé à une attention portée à la diversité, à l’autonomie mais aussi à l’intégration, forme une communauté solide et durable. Les jeunes comme les bénévoles y trouvent un espace où s’épanouir.

Merci à Bryan, Eddy et Yvonne pour cette conversation inspirante !
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